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L'alcool, mon enfer

17 novembre 2009

le 17 novembre 2009

Il y a des jours ou ca va mieux et des jours ou l'on a l'impression que la vie ne sert plus à rien. C'est le cas aujourd'hui. Peut-être parce que j'ai bu plus que d'habitude et que j'ai des envis suicidaires comme à chaque fois que j'abuse. Je le sais mais n'empêche, l'envi de quitter cette vie de m**** est là. Il suffirait que je saute par la fenêtre comme mon père ou que je vide la pharmacie. Il y a une tonne de somnifère! La ère d'Alex fait c****, la tante d'Alex fait c****! Et ca n'arrête jamais. J'en peux plus. Je n'ai pas d'enfant, si je devais en finir je n'abandonnerai personne! J'ai personne sur cette terre. Une mère qui me pourrit la vie, un frère qui ne me parle plus et des oncles et tantes qui me regardent de haut parce que je bois, alors franchement qui serait attristé de me voir partir??? La réponse est simple! Personne

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5 novembre 2009

Le 5 novembre

La mère de Robin pense qu'il devrait retourner en cure! Bonne idée mais il faut les finances. J'ai une assurance hospitalisation mais pas lui! Faut aussi qu'on y retourne en même temps mais pas dans le même hopital. D'abord parce que c'est pas autorisé et ensuite parce que je n'accepterai pas de dormir loin de lui! On pourrait aussi y aller l'un après l'autre mais non, je ne veux pas le laisser dehors sans moi. Ca a été un carnage la dernière fois! On a failli se séparer aujourd'hui! Trop de vin! Il dort paisiblement dans le canapé avec sa canette de Gordon. Je suis rassurée, il est là! Il me manque de plus en plus. Il s'enfonce de plus en plus. J'essaye de rester sur terre mais c'est pas facile tous les jours! J'ai retrouvé des lettres que je lui avais écrite durant ma seconde cure. Et j'ypense. C'est vrai que c'était gai de savoir se lever, d'être en forme, de ne plus être en manque,de ne plus être bouffée par l'alcool et de ne plus avoir peur...

4 novembre 2009

Le 3 novembre

Bon, faut que je me lève demain et tôt pour bosser. Je voulais "essayer" d'arrêter aujourd'hui mais sans Valium c'est pratiquement impossible. J'ai bu un verre de Pisang ce matin et un autre vers 15h. A 17h30, j'ai appelé Robin parce que j'étais prise d'une crise de panique sur ce qui se serait passer si je ne l'avais pas rencontré. J'aurai peut-être été avec un mec que je n'aimais pas vu que je pensais ne plus jamais pouvoir tomber amoureuse après B. Robin m'a conseillé de boire un verre parce que j'étais en manque, en train de trembler comme une feuille morte et à fleur de peau, à pleurer pour Dieu seul sait quelle raison! Trente minutes après, ca allait mieux mais ca ne règle pas mon problème de vouloir arrêter de boire  pour reprendre une vie normale. J'ai bu deux Gordon, un quart de bouteille de Pisang et je ne suis plus à fleur de peau et je ne suis pas saoule. J'ai la nausée dès que je bois mais je dois boire, j'ai pas le choix sinon c'est pire. Boire sans trop boire au risque d'être suicidaire et d'avoir envi de sauter par la fenêtre comme ca m'est déjà arrivé. Je viens de boire cinq gorgée et ca monte dans mon petit cerveau. Je vais bien dormir.

Toute ma famille est persuadée que je me défonce tous les jours et ce n'est pas vrai. Je suis grosse parce que le jus d'orange et le Pisang c'est hyper calorique. J'ai fait les totaux: le jus d'orange 43 calories par 10 cl en sachant que j'en bois 3 litres par jour ca fait 1290 calories par jour rien qu'avec le jus d'orange. Faut encore ajouter la nourriture et le Pisang.

Le plus dur quand je suis sobre c'est de penser au fait que Robin a fait un bébé à une autre. Une petite Alexandra qui vit avec nous. A une femme qu'il n'aimait pas mais qui s'impose dans notre vie tout le temps. Alex est un bébé volé comme il me le dit souvent. Elle a été concue sans qu'il le sache.  Je m'étais toujours jurée que mes enfants ne connaitraient pas l'enfance que j'ai eu. Et j'impose la même chose à Alex.

Je donne parfois l'impression d'être heureuse comme ça mais c'est l'enfer de courir après l'alcool et de paniquer avant d'avoir touché sans savoir ce qu'on va boire demain. J'ai tellement peur de revivre ces tremblements, au point de ne plus savoir tenir une cigarette! 

4 novembre 2009

Et l'après?

Robin et moi on s'est installé le 30 juin 2009 ensemble. La consommation a bien repris. Des litres et des litres d'alcool. Les comptes bancaires à zéro à la fin du mois. Je me suis calmée en août. Le vin ne passe plus. Il me donne envie de vomir. Alors je suis passée au Pisang Orange et à la Sangria à la fin du mois quand les comptes sont presque à sec. Encore 10 kg de plus. Je suis passée d'une taille 38 il y a un an à une taille 42.

Il faudrait que je choisisse entre l'alcool et ma ligne, mon apparence mais c'est tellement dur de se lever le matin et d'avoir son cœur qui tape dans sa poitrine tant que le premier verre n'est pas dans le corps. J'ai malgré tout repris mes études. J'arrive à me lever. Le Pisang est plus fort que le vin mais plus léger car diluer dans du jus d'orange.

Je ne bois plus pour boire ou me saouler, je bois pour fonctionner...

4 novembre 2009

La deuxième cure...

J'y suis allée parce que j'étais dans un état pire que la première fois. Je ne me souvenais de rien, j'avais des black out je buvais jusqu'à 5 litres de vin par jour en plus de Gordon et parfois du Bacardi coca.

J'y suis restée un mois. Le premier jour, j'ai tremblé comme je n'avais jamais tremblé. Pourtant, je suis entré à dix heures du matin en ayant bu une bouteille de vin blanc, saoule comme une barrique. Faut dire que je l'avais bu en 10 minutes, ca rentrait comme de l'eau. Ça faisait neuf mois que je buvais. Des tests ont été réalisés: foie atteint, cerveau plus lent que la moyenne, j'avais pris 15 kg en neuf mois sans vraiment manger. Robin allait mal dehors. Il buvait toujours autant et ne supportait pas de me savoir enfermé sans pouvoir m'atteindre. Quand j'étais autorisée à sortir, il m'attendait avec ses Gordon dans la voiture et ma mère avec son vin blanc à la maison. Le mercredi, j'avais droit à 5 heures de sortie donc j'avais le temps d'aller chez ma mère pour laver mon linge. J'ai tenu le coup 15 jours. Et puis, je suis rentrée un jour à l'hopital défoncée et je me suis fait prendre. Interdiction de sortie pendant 48 heures. J'avais bu parce que Robin et ma mère buvait devant moi. C'est comme si vous étiez au régime et que quelqu'un mangeait du chocolat toute l'après-midi devant vous.

A coté de l'hopital il y avait un Paki qui offrait de l'alcool. Pas dur d'aller faire ses courses durant les heures de sorties seules. Robin était défoncé à longueur de journées, je lui en voulait terriblement et c'était ma façon à moi de me venger. Il me rendait dingue entre ces nuits devant l'hopital, les nuits ou il dormait je ne sais pas où!

Ma mère a toujours été là mais elle n'osait rien dire à son compagnon. J'allais à l'hôtel mais elle ne disait rien à mon beau-père du genre c'est pas normal que ma fille doive aller à l'hôtel pour dormir alors qu'elle a SA chambre ici. Ma mère en a autant bavé que moi parce qu'on ne se voyait pratiquement plus. Je n'ai pas compris ma mère pendant des années mais quand j'ai commencé à boire, on a commencé à se comprendre et on est devenue inséparable. A ma sortie, c'est Robin qui est entré dans un autre hôpital pour une cure. J'avais été accueillie chez ma tante durant les six dernières semaines qu'il restait avant que mon appartement se libère. Je ne buvais presque plus à cette époque. La deuxième cure a été plus efficace que la première durant un temps

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4 novembre 2009

La première cure...

J'y suis partie très motivée. Il faut savoir que lors de cette cure j'ai rencontré Robin, mon petit ami actuel. Alcoolique aussi.

Valium et Befact. Traitement efficace pour lutter contre les tremblements et l'envie. Enfin, envie, j'aurai tué pour un verre les dix premiers jours. Une cure se déroule en trois phases:

  1. Première semaine isolé, sans aucun contact avec l'extérieur.

  2. Sortie autorisée accompagné.

  3. Sortie seul.

La sortie définitive a été rude. Mon beau-père ne voulait plus me voir,j'étais plus la bienvenue à la maison, l'ambiance était atroce quand j'y étais et j'ai très vite replongé pour oublier ce monde dans lequel je vivais. Je voulais retrouver les nuages.

Ma mère et mon beau-père ne s'entendaient plus. Ma mère buvait toujours et il fallait un responsable. C'était moi. Avant cette cure, ma mère montait boire avec moi mais c'est moi qui la faisait boire (d'après le beau-père). On ne force pas un alcoolique à boire!

Je devais attendre six mois avant que mon appartement se libère. Robin ne voulait pas que je reste là. J'étais pas la bienvenue chez ses parents non plus. Chez lui d'ailleurs l'ambiance n'était pas meilleure que chez moi. Donc le choix a été vite fait. Hôtels pendant 6 mois. On était deux pour boire, ni lui ni moi ne disions NON à l'autre. L'alcool était au rendez-vous. Des litres d'alcool. On n'était mal, on ne savait pas toujours dans quel hôtel où on allait dormir la nuit d'après, s'il resterait des chambres, j'étais angoissée alors je buvais encore plus. Robin buvait beaucoup aussi. On était dans les nuages ensemble. Ça a duré jusqu'au mois de mai. Je me suis présentée le mercredi à l'hopital pour demander une place en désintox et le jeudi je pouvais entrer. Je ne me souviens plus de ce rendez-vous, j'étais loin, très loin. En plein trou noir.

3 novembre 2009

Le Pourquoi du Comment

Il doit y avoir des milliers de raisons pour commencer à boire.

Dans mon cas, c'était pour oublier un garçon avec lequel je suis resté 1 an et demi.

La première bouteille que j'ai été m'acheter c'était durant les grandes vacances 2008. Ma mère et mon beau-père en vacances, mes amis aussi. J'étais seule. J'avais du cash et 10 jours avant que ma mère et mon beau-père ne rentrent de vacances. Alors un petit cubi de 5 litres pour se détendre, pourquoi pas. Au départ, ca faisait un bien fou, je me sentais mieux, j'avais plus mal, je me sentais joyeuse.

Les jours ont passés et la bouteille ne partait pas. J'étais bien tous les jours avec de l'alcool dans le sang. Et puis, un matin je me suis réveillée en tremblant, en sachant ce qu'il m'arrivait! Ma première réaction: « Pas moi!!! » J'avais toujours été une anti-alcool, j'avais pas pu tomber dedans, c'était pas possible, je rêvais!???

Ce matin là, j'ai bu du vin et je me suis sentie mieux, je ne tremblais plus.

Départ en cours, j'étais en dernière année d'étude. Parfois à 7h du mat' je tremblais de nouveau et je commandais un verre de vin au café ou j'allais. Ça choquait tous mes amis. J'avais pas l'impression qu'il était trop tôt. Par la suite, je partais avec 37,5 cl de vin blanc dans mon sac. A 9h du mat' la bouteille était vide et je rentrais à la maison pour aller faire des courses et boire. Je me disais d'ailleurs que je repartais en enfer.

Contrairement à beaucoup d'alcoolique, je n'ai jamais nié l'être pour la simple et unique bonne raison que j'avais grandi d'abord avec un père alcoolique et après avec une mère alcoolique. Je savais qu'il y avait un problème. Mon beau-père m'avait d'ailleurs un jour dit: « Tu n'es pas alcoolique parce que tu dis que tu l'es ».

Je me réveillais la nuit pour boire, je n'arrivais plus à être sobre, je ne voulais plus l'être. Je buvais de plus en plus. Je pouvais aller jusqu'à quatre bouteilles de vin blanc par jour. J'ai arrêté ma dernière année d'étude parce que je préférais rester à la maison et boire et puis l'alcool ca fatigue énormément. Sommeil profond trop long et pratiquement plus de sommeil paradoxal, autant dire que le sommeil réparateur je ne connaissais plus. Voilà mes Six premiers mois d'alcoolisme. Mes amis me disaient: « Pourquoi tu n'arrêtes pas, ça ne fait pas longtemps, tu devrais y arriver !» Plus facile à dire qu'à faire. L'alcool se ne sont pas que des tremblements mais aussi des palpitations, le risque de faire des crises d'épilepsie quand on arrête. Le corps qui réclame, toutes les émotions à fleur de peau. J'ai donc choisi de partir en cure en pensant que je m'en sortirais.

3 novembre 2009

Intro

Voilà, c'est fait! Le blog est créé. Il y a encore deux ans, je me posais des questions sur ce fléau que je ne considérais pas encore comme une maladie mais comme un monde dans lequel certains se complaisent.

J'allais sur des forums ou je lisais des commentaires du genre: « Mon mari a encore bu, il m'avait promis d'arrêter ». Ma mère qui courrait acheter son vin tous les jours, qui était saoule tous les soirs. Je ne comprenais pas comment on pouvait se détruire comme ça, comment mon père pouvait boire avec son ulcère à l'estomac, comment il avait pu tomber aussi bas au point de se suicider.

Maintenant, j'ai compris. Je m'appelle C. et je suis alcoolique depuis 18 mois. J'ai fait deux cures de désintoxication et je suis toujours alcoolique.

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L'alcool, mon enfer
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